« Organiser la paix sociale par la création d’institutions propres à adoucir les plaies morales et physiques du peuple »
« S’occuper de l’instruction et de l’éducation des enfants anormaux est non seulement un acte d’humanité, mais encore une affaire de prudence et de et de préservation sociale »
« Aimer le peuple, l’aimer profondément… s’efforcer inlassablement de réaliser l’égalité devant le bonheur »
Lors de la Commune de Paris, Léopold Bellan, alors âgé de 13 ans, accompagné de sa mère, se réfugie à Saint-Martin du Tertre (Val d’Oise). Après avoir fréquenté l’école Turgot à Paris pendant une année ou deux (en 1872 – 1873), Léopold Bellan effectue un séjour de deux ans environ dans une maison de commerce en Angleterre, afin de parfaire sa formation de comptable et d’apprendre l’anglais. A 17 ans, il commence à travailler comme commis aux écritures, au cœur du quartier du Sentier.
C’est à Saint-Martin du Tertre qu’il rencontre sa future épouse Clémence Sancey avec laquelle il se mariera le 30 octobre 1879. Plusieurs écrits précisent que Clémence aurait été un élément déclencheur de sa vocation philanthropique. Toujours est-il que plus tard, Léopold Bellan associera constamment son épouse à ses entreprises. Il arrive à économiser suffisamment pour créer en 1889, à 32 ans, son propre commerce de broderie. Cette activité sera complétée, plus tard, par le commerce de dentelles et de robes. Notable commerçant en 1897, Léopold Bellan est éligible à la Chambre de Commerce de Paris.
Il arrive à économiser suffisamment pour créer en 1889, à 32 ans, son propre commerce de broderie. Cette activité sera complétée, plus tard, par le commerce de dentelles et de robes. Notable commerçant en 1897, Léopold Bellan est éligible à la Chambre de Commerce de Paris.Un autre événement, particulièrement grave explique pourquoi Léopold Bellan, plus que jamais, s’est totalement dévoué à son œuvre jusqu’à la fin de sa vie : il perd son fils unique en 1915 dans la Guerre des tranchées.
Enfin, il deviendra industriel en procédant à l’acquisition d’une filature dans les Vosges. L’effectif de son entreprise aurait compté jusqu’à environ 600 employés. Directeur du journal « le Parlement Commercial », il est également membre fondateur ou administrateur de diverses sociétés commerciales.
Après une carrière professionnelle mais également politique et sociale, Léopold Bellan meurt à Paris le 4 janvier 1936 à l’âge de 79 ans. (il est enterré à Saint-Martin du Tertre, village natal de sa femme).
Comptable, il acquiert grâce à ses œuvres sociales naissantes une certaine notoriété dans le 2ème arrondissement où il habite, ce qui facilite son élection au Conseil Municipal de Paris.A partir de 1893, Léopold Bellan est constamment réélu Conseiller Municipal radical-socialiste du quartier du Mail.Il est syndic au Conseil Municipal de Paris de 1896 à 1900, puis de 1903 à 1908.
Il est élu Président du Conseil Municipal pour la législature 1910-1911. Conjointement, il devient Conseiller Général de la Seine et il exerce la Présidence de cette instance de 1925 à 1926. A partir de 1919, il est également vice-président de l’Alliance républicaine démocratique, le principal parti du centre gauche de l’époque.
Il semble que ce soit l’épreuve physique et morale vécue dès son enfance, due à son handicap qui lui ouvrit le cœur à la mise en pratique d’une solidarité et d’une bienfaisance laïques. Dès l’âge de 20 ans, alors que Léopold Bellan est sans ressources et sans relations, il se préoccupe déjà de venir en aide à la détresse humaine.
En 1884, le premier organisme qu’il fonde est une association d’éducation populaire. Il s’agit pour Léopold Bellan d’accompagner le jeune régime républicain dans son effort de promotion des citoyens par le savoir. Léopold Bellan estimait que pour celles et ceux qui n’avaient pas eu la chance de bénéficier d’une instruction académique l’accès au savoir, indispensable à l’homme libre, pouvait être rendu possible grâce à la culture, un concept particulièrement novateur pour l’époque et toujours d’actualité.
Il crée ensuite la Société d’Enseignement Moderne qui regroupe, après quelques années, 22000 élèves de tous âges, afin de lutter contre l’illettrisme notamment des adultes, problème d’une grande acuité à la fin du 19ème siècle, où l’école publique, laïque et obligatoire devenait progressivement une réalité.
En 1904, Léopold Bellan ouvre des cours de médication familiale, puis des cours de musique et de déclamation. Au-delà de la mise à disposition des plus démunis des moyens pour s’instruire, le projet de Léopold Bellan vise à l’amélioration morale, intellectuelle et physique des populations les plus déshéritées.
La Grande Guerre marque une rupture dans l’action de Léopold Bellan. La perte de son fils unique semble accentuer son engagement social. C’est après la première guerre mondiale que les premiers établissements sociaux et médico-sociaux sont ouverts, mettant en œuvre des conceptions sociales de solidarité qui donnent à l’association une physionomie assez proche de l’actuelle Fondation et, plus largement, du mouvement associatif sanitaire et social de notre époque.
Les réalisations de Léopold Bellan sont trop nombreuses pour être toutes citées, néanmoins elles peuvent être classées de la manière suivante :
- œuvres éducatives et d’enseignement par la mise en place de cours pour hommes et femmes dont une structure particulièrement originale : le foyer central d’hygiène physique, morale et mentale
- œuvres d’amélioration morales par des concours annuels de chansons, de musique et de déclamation et la création de parcs sportifs
- œuvres d’hébergement : orphelinats, maisons de retraite, foyers d’accueil
- structures de soins : sanatoriums, préventoriums, hôpital, maisons de repos et de convalescence.
Malgré un apparent éclatement des différentes œuvres qu’il a fondées, Léopold Bellan a bien mis en œuvre « un projet global » d’amélioration du sort des couches populaires défavorisées. L’œuvre de Léopold Bellan est impressionnante par le nombre de ses réalisations. Il fut l’un des grands précurseurs de l’aide sociale qui puise ses idées aux sources des grands courants de pensée agitant les milieux républicains à partir de 1880.