François Quesnay

Il y dIl y demeura jusqu’à l’âge de 17 ans avant de devenir apprenti graveur à Paris puis chirurgien. Il connut alors une ascension sociale fulgurante qui le mena du cercle des encyclopédistes à la cour de Versailles où il fut anobli par Louis XV.

Fils de laboureur à MÉRÉ.

François Quesnay est né en 1694 dans la commune de Méré. Son père laboureur y possédait une exploitation agricole et il le destinait, dés son plus jeune âge, à reprendre la ferme familiale. Jusqu’à l’age de 13 ans, comme beaucoup d’enfants d’origine modeste, il ne sait ni lire ni écrire. C’est Gilles Pichot, le garçon de ferme de ses parents qui l’initie à la lecture dans un almanach rural.

Curieux, il accède rapidement à des ouvrages littéraires et s’initie, grâce au curé de Montfort l’Amaury, aux rudiments de grec et de latin. Dés lors, il n’a de cesse que de se procurer des livres. La légende raconte qu’il n’hésitait pas à parcourir dans la journée les 80 kilomètres aller-retour qui le séparent de Paris, tout en ayant lu, au retour, les livres qu’il y avait achetés !Curieux et passionné par l’anatomie, il s’initie à la chirurgie chez des barbiers et rebouteux de Montfort l’Amaury et d’Ecquevilly.

Graveur, puis chirurgien.

A l’age de 17 ans, il quitte Méré pour rentrer comme apprenti dans un atelier de gravure à Paris. Il va s’initier à la chirurgie à la faculté de Paris. En 1716, il revient dans notre région pour exercer la chirurgie à Orgerus puis à Mantes. Il épouse en 1717, Jeanne Catherine Dauphin, fille d’un épicier parisien. En 1718, il obtint à Paris le titre de Chirurgien qu’il exerça à Mantes jusqu’en 1733 .En 1728, il perd sa femme en couche et se consacre dés lors entièrement à l’étude. Il publie quelques ouvrages médicaux réfutant l’intérêt de la saignée et créant la polémique dans le corps médical. Sa renommée grandissant, il accède à la bourgeoisie de Mantes et aux cercles restreints des salons parisiens.

Appelé en 1734 au service du Duc de Villeroy, il s’inscrit dans le mouvement des rédacteurs de l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert. Il suit le duc auprès des armées de Louis XV et c’est à Pont à Mousson qu’il obtient le titre de médecin.Au service de la Marquise de Pompadour à Versailles. Sa réputation médicale, intellectuelle et sa discrétion, lui valurent en 1749 d’être appelé à la cour de Versailles, au service de Madame De Pompadour alors favorite du roi. Il y fut logé dans un entresol au dessus de l’appartement de la marquise dont il fut un intime. Il la suit dans ses nombreux déplacements, partageant ses soucis de santé et ses angoisses sans cesse ranimées par la peur d’être chassée de la cour.

Fondateur de la « Physiocratie »

Dans son entresol, il reçoit de nombreux intellectuels et fonde avec Mirabeau (père du célèbre révolutionnaire) les prémices d’un nouveau courant économique qui prendra le nom en 1763 de « Physiocratie » ou « Gouvernement de la nature ». La thèse que développe le mouvement des physiocrates part du principe que la nature est mère de toutes richesses.Dés lors, l’agriculture y apparaît comme le fondement de toute activité économique sans laquelle les autres activités (commerce et manufacture) ne peuvent se développer. Cette doctrine connaît des adeptes dans la bourgeoisie et la noblesse et donnera lieu à des tentatives d’intensification de l’agriculture. François Quesnay rédige en 1758 le « Tableau économique » qui est une première tentative de modélisation des relations économiques qui existent entre les différentes catégories sociales. Ce modèle est considéré comme un des prémices de l’économie moderne.

Mort en 1774

Jusqu’à la fin de sa vie, François Quesnay habitera au château de Versailles, assistant à l’agonie de madame de Pompadour en 1764 et à celle de Louis XV en 1774. Il y meurt en décembre 1774, seul et infirme, mais en ayant eu la joie de voir la mise en application, sous le règne du jeune Louis XVI, de certains de ses principes économiques concernant la libéralisation du commerce du grain et d’assister à la consécration officielle de la profession de chirurgien à travers la construction du collège de chirurgie à Paris.Depuis 1896, une stèle surmontée d’un buste de François Quesnay se dresse sur le place de l’église à Méré rendant ainsi hommage au talent d’un homme de notre village qui a largement contribué à alimenter les courants de pensées très novateurs du siècle des Lumières.

Méré a fêté en 1994 le tricentenaire de la naissance de François Quesnay.

Un laboureur à Versailles – Livre d’Hélène Vergonjeanne.
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